Sahara vert, l’énigme du paradis perdu

Documentaire de Sciences Grand Format, quand il a été annoncé, j’ai voulu le voir après avoir lu la BD Tassili-Une-femme-libre-au-mesolithique

Article mis en ligne le 18 mai 2025
dernière modification le 20 mai 2025

par Gérard LANOYE

Oui, j’ai commencé par lire Tassili, une femme libre au mésolithique. Voici le début de la présentation qu’en fait le site sur les BD : « À la fin du paléolithique, un clan de chasseurs-cueilleurs évolue au cœur du Tassili, une région saharienne alors riche en faune et en flore. Au sein de ce groupe vit Djaré, une jeune femme avide de liberté, d’amour et de changement.

Djaré est une jeune femme habile de ses doigts : elle aime confectionner des outils et a découvert que les plantes pouvaient se semer, la terre se travailler... Mais n’est-ce pas là contrarier les esprits ?

Djaré aime Doro, un vaillant chasseur. Mais comme toutes les femmes du clan en âge de procréer, elle n’a le droit de se donner qu’à Ghat, le meilleur guerrier de la famille. »
Djaré est une artiste, elle vit dans une société où les femmes sont soumises aux hommes, où le groupe choisit son époux pour elle, elle qui veut un autre homme que celui qu’on lui destine, mais cet autre homme n’est pas encore considéré comme un chasseur, pas encore comme un homme. Djaré veut s’émanciper du pouvoir du groupe, elle milite pour une libération de la femme comme on le fait à notre époque. De ce fait, une partie de ce récit ne me paraît pas réaliste, il n’est pas sûr qu’à cette époque la société ait été organisée avec une telle domination des hommes. Mais, ce récit raconte qu’il y a eu un Sahara vert et cela a éveillé ma curiosité. J’ai donc regardé ce documentaire disponible jusqu’au 14/10/2025. On y voit une expédition à Tassili de chercheurs qui donne l’occasion de montrer ce que nous savons des groupes humains qui ont occupé ce territoire, des conditions naturelles qui y ont existé, leur œuvres artistiques et ce qu’on peut savoir de leur mode de vie.
Les premières œuvres montrées sont celles des premiers occupants des lieux, il faut patienter pour apprendre qu’elles datent de 12 000 ans avant J.C.. Le milieu naturel était une savane arborée peuplée d’éléphants, de girafes et hippopotames là où il y avait suffisamment d’eau.
Une bonne partie du documentaire montre les peintures rupestres de style Iheren. Elles datent d’une époque plus proche de nous, le Sahara est devenu plus sec, elles nous montrent l’environnement et les activités d’éleveurs de bovins, aurochs domestiqués. Le documentaire décrit la découverte difficile d’un monument funéraire qui est de la même époque et qui est d’une conception proche de monuments funéraires à d’autres endroits et à d’autres époques. Le style Iheren date de 6 000 ans avant J.C., une période plus récente encore est évoquée où l’élevage est devenu ovin ou caprin. C’est que le climat est devenu encore plus sec. Il s’agit d’un phénomène astronomique et tous les 21 000 ans cet endroit du Sahara (Sahara central) sera de nouveau humide, ce sera pour nous dans 10 000 ans.

Présence humaine dans les dunes d’Oman

C’est une information trouvée dans Sciences et Avenir d’avril 2025, lu pour m’occuper pendant que j’étais en clinique.
À la recherche de pétrole, des pétroliers tombent sur des pointes de flèches lithiques très sophistiquées. Puis ce sont des villageois en 2017 qui trouvent des artefacts. Lors de fouilles en 2019, des archéologues constatent qu’il y a environ 8 000 ans des sociétés s’étaient développées dans ce territoire qui est aujourd’hui un désert. Elles occupaient de verdoyants point d’eau, il y avait à l’époque deux saisons humides, des peuples semi-nomades y vivaient, ont mis au point leurs propres techniques que l’on ne trouve nulle part ailleurs, par exemple le « flûtage » qui a donné des pointes de flèche à 3 faces ou des parures originales de coquillages. Ils avaient pourtant des échanges avec des populations éloignées de plus de 1 000 km.